Patrick Deville – Viva

Publié le par Patrick Chabannes

Patrick Deville – Viva

"La littérature est l‘énigme, le cœur des ténèbres que les mots soupçonnent et frôlent. Toute poésie est anarchiste et dit que la raison ne suffit pas, que la raison elle-même peut devenir une passion destructrice."
Vies parallèles. Trotsky et Malcom Lawry. Si le second admire le premier, le fondateur de la IV Internationale en exil ne serait-il pas lui-même un remarquable écrivain emporté par une mission supérieure ? Personnages tragique à l’intelligence naturelle, si brillante, enfermée dans des absolus.

Il a toujours pensé qu’il suffisait d’avoir raison et en cela même il eut tort.

Absolu de la littérature pour l’un, de la Révolution pour l’autre. Orgueil, insatisfaction, refus de la condition qui nous échoit, l’homme, en son insupportable finitude, n’est pas ce qu’il devrait être !
Je ne suis pas moi, écrira Lawry, mais le vent qui souffle à travers moi.

Extraordinaire. Saisissant. Un roman à clefs multiples, historiques, métaphysiques, littéraires, politiques, humaines. Patrick Deville conte la marmite mexicaine des années 20 où se croisent littérateurs et révolutionnaires en mal d'absolu.
Le lieu de fuites et d'exils, où tous passent et se retrouvent, les exilés et leurs assassins, les perdants de l’heure et leurs vainqueurs du jour, les anarchistes du Poum et les tueurs tchékas…
Nous cheminons dans le petit jardin tropical de Coyoacàn, entourés de fantômes aux fronts troués.

A lire et relire

Seuil, 2014, 200 pages, 17,50€.Quel prix raisonnable pour ces vies parallèles !

Publié dans romans, Littérature

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